Que se passe-t-il ? Pour comprendre la situation de la France et de l’Europe, suivons un guide éprouvé, Machiavel ; « celui qui regarde le monde pour ce qu’il devrait être plutôt que pour ce qu’il est, celui-là travaille à se détruire bien plus qu’à se conserver. » Voilà le drame européen.

Que se passe-t-il ? L’Europe ne veut pas reconnaître que l’opération spéciale que la Russie a engagée en Ukraine répond au coup d’Etat organisé par Victoria Nuland contre un Président démocratiquement élu ( l’OSCE a validé l’élection de Yanoukovitch en 2010) puis à l’encerclement de ses frontières par l’OTAN. L’Union européenne est la première victime de la guerre que les Etats-Unis ont engagée dès 1969 ( voir le document « Defense strategic guidance ») pour détruire tout pouvoir souverain concurrent, et à laquelle le reste du monde répond par une guerre totale pour réussir la désoccidentalisation. 

I – La guerre hors limites dévoile des situations inattendues ;

1 ) Diplomatiques ; la Chine est le faiseur de paix que les Etats Unis ne sont plus. L’accord Arabie Saoudite-Iran est de portée mondiale ; il conduit à la paix au Yémen, à la fin des accords d’Abraham, à l’ouverture de corridors vers l’Asie centrale. Alors que les Etats-Unis occupent illégalement le tiers de la Syrie, ont saboté le processus de paix de Naftali Bennett et tué plus de 4 millions de musulmans depuis le 11 septembre en détruisant huit pays, ils semblent ne plus apporter que le chaos et la destruction, ce qui rend leur puissance illégitime. Le combat engagé est celui de l’hégémonie mondiale.

2 ) Monétaires ; les systèmes de paiement et les marchés financiers se créent hors dollar et SWIFT. Le dollar assure un injuste privilège à l’économie américaine, il participe pour plus de 25 % à la surabondance financière américaine, et c’est l’instrument de l’extraterritorialité du droit américain. La sortie du dollar n’est pas pour demain. Mais les Brics avancent vers la création de monnaies alternatives, et la réduction sensible du dollar dans les transactions internationales a pur décisive conséquence de vider les sanctions de leur portée.

3 ) Economiques ; le souci d’autonomie stratégique, nommé « decoupling » ou « derisking », remet en cause le principe même de la globalisation et du commerce mondial – le seul critère est le prix le plus bas – mais se heurte à l’efficace résistance des entreprises globalisées et du capital mondialisé. L’affrontement du capitalisme totalitaire et de la politique des Nations ne fait que commencer. Il oppose moins la Chine aux USA qu’elle ne divise chaque puissance à l’intérieur.. Et le modèle de péage des « Intellectual Property Rights » qui fait la fortune des exploitants de brevets et des cabinets américains ne repose que sur la force militaire américaine. 

4 ) Numériques ; la censure et la propagande atteignent des sommets. Les opérations en Ukraine sont l’objet d’une désinformation massive. Non, les généraux russes n’ont pas été dîner à Kiev en mai 2022. Non, l’Otan n’a pas épuisé l’armée russe. Le commerce est global, les idées paroissiales. Il est grave que des sociétés privées tiennent les algorithmes de l’information, qu’ONG et Fondations prétendent au monopole du Bien contre les Nations. La capacité à détruire la volonté de se battre chez l’adversaire, à imposer ses vues à l’ennemi, est renouvelée par le numérique. 

5 ) Politiques ; quand Blackrock s’assure le contrôle d’une grande part des ressources de l’Ukraine en exigeant de Zelensky qu’il exproprie les oligarques, quand trois ou quatre entreprises privées contrôlent plus de la moitié de l’alimentation mondiale, le pouvoir passe aux entreprises. Le conflit en Ukraine est aussi un affrontement d’oligarques par armées interposées. Le rétablissement de la paix, et de la démocratie, passe par la révision du statut de la société anonyme, de la liberté de mouvement des capitaux, et de l’impunité des entreprises, des ONG et des Fondations.

II – La France doit accepter des réalités dérangeantes qui détermineront ses choix :

1 ) « Malheur aux vaincus ! » est la seule leçon de l’histoire. Et la victoire se joue aussi sur le champ de bataille ; la France doit se rappeler Péguy : «  les choses militaires sont d’extrême importance ». Le suicide démographique qui se poursuit en Ukraine est une défaite collective de l’Europe.

2 ) Les Européens empruntent aux Américains la détestable habitude de juger avant de comprendre. Voilà l’origine de l’échec du sommet de Pau, vécu par les dirigeants africains convoqués comme une insulte à leur intelligence, et voilà ce qui fait perdre à la France et à l’Europe l’une des raisons de leur rayonnement ; la faculté de tout voir, de tout comprendre, de tout accepter, qui précède et modère le jugement, qui prévient l’arrogance et conduit à la retenue stratégique. Valéry Giscard d’Estaing avait très bien expliqué à la BBC, en 2014, la genèse séculaire du conflit autour de la Crimée et l’obsession russe pour l’accès aux mers chaudes ; qui l’entend désormais ?

3 )  Le message des pays qui se sont abstenus lors du vote des sanctions contre la Russie est clair ; votre histoire n’est pas la nôtre ! Vous n’allez pas nous entraîner dans un conflit dont nous n’avons rien à faire et qui est une guerre civile européenne de plus et de trop. Le Congo Kinshasa rappelle les millions de morts du Kivu, sans réaction. L’Inde rappelle les 3 millions de morts en 1943 dus à la politique britannique d’approvionnement. Le Bangla Desh rappelle les 4 millions de morts de la guerre d’indépendance en 1971, tués par une armée pakistanaise soutenue par Henry Kissinger, la Chine et l’Occident. Le monde regarde en spectateur une histoire qui n’est pas la sienne. 

4 ) C’est moins contre les principes promus par l’Occident que le monde s’insurge, que contre le non respect de ses propres principes. Le « double standard » ruine sa prétention à asséner des leçons de morale. Les Etats-Unis ouvrent des bases tout autour de la Chine et de la Russie, pourquoi pas la Chine et la Russie au Mexique ou à Cuba ? Les Etats-Unis sacralisent la propriété privée, pourquoi ont-ils saisi les avoirs légalementy acquis de la Banque centrale de Russie ? Pourquoi proclamer la loi du marché, et interdire Hua Wei dont les performances sont supérieures à celles de ses concurrents ? Et critiquer une loi de sécurité chinoise qui ne fait que répliquer le Patriot Act ? Partout dans le monde, les banques centrales se demandent ; si mon pays diverge de la politique US, nos réserves vont-elles être confisquées ? Le ministre chinois de la Défense, Li Shangfu a résumé une situation fragile ; la règle de droit est ce que les Américains décident. 

5 ) Nous découvrons qu’une globalisation peut en cacher une autre. Allons nous sortir de la globalisation à l’américaine pour entrer dans la globalisation à la chinoise ? N’avons nous le choix que de troquer une dépendance pour une autre ? La réalité est que les globalistes sont à Moscou comme à Washington, et à Davos comme à Pékin. 

Selon le mot de Paul Valéry, la France et l’Europe sont-elles prêtes à être gouvernées par un intendant américain ? Ce n’est pas une question, c’est un constat. Jusqu’aux plus petits détails, l’Union européenne est le moyen d’assujettir les Nations à l’ordre américain. Cette situation était confortable. Elle devient dangereuse, tant les Etats-Unis oublient la retenue de J F Kennedy ; « face à une puissance nucléaire, il ne faut jamais donner à choisir entreune défaite humiliante et l’emploi du nucléaire ». 

Depuis 1945, l’Europe est sous occupation étrangère. Elle s’est libérée des Soviets à l’Est, elle ne s’est pas libérée à l’Ouest. La chute du Mur de l’Ouest est l’enjeu de toute grande politique européenne.

III – Une politique pour la France, une initiative pour le monde.

Nul ne peut souhaiter une victoire russe qui ouvrirait les portes de l’Europe, et tout Européen est sensible à la grande peur de la Pologne, des Etats baltes, de l’Est européen. Mais la France ne peut oublier ce que l’Europe doit à la Russie, ni ce qu’elle peut attendre de cet immense voisin stratégique. Et nul ne peut souhaiter que l’Europe reste la colonie de ses colonies. Il faut que la politique étrangère de la France soit au service des Français, et que la Défense défende les Français.

Le retour de la guerre pose une question simple ; que défendre ? 

La réponse est simple. Le but premier de toute politique est de conserver la France. La France comme lieu de la joie de vivre, d’un art de vivre français unique et singulier. La France comme l’une des expressions remarquables de la civilisation humaine, dont la Chine, l’Inde, l’Arménie, Israël, la Russie ou l’Iran sont d’autres expressions tout aussi remarquables, tout aussi singulières, tout aussi primordiales. Voilà l’enjeu de toute action de politique internationale pour l’avenir ; préserver la diversité des sociétés humaines, dont la volonté de demeurer dans leur être est la seule base réellement universelle de la pacification qui nous requiert.

J’appelle la France à devenir le pionnier de l’écologie des civilisations, condition décisive de paix durables. Voilà les directions que prendra la politique de la France en ce sens :

1 ) La France inscrit son action dans la nouvelle réalité des relations internationales. Elle prend toute sa part dans la recomposition en cours, aux côtés de BRICS, du SCO, des autres organisations continentales ou régionales. Elle le fera d’autant plus aisément qu’elle affirmera son indépendance de jugement et d’intérêt par rapport aux puissances dominantes. La France doit être du côté de ceux qui ne veulent pas d’un monde bipolaire. Plus jamais : « avec nous ou contre nous » !

La France s’engage dans la préparation d’une nouvelle charte des relations internationales qui ne soit pas fondée sur la dérive des Droits de l’Homme, instrumentalisés pour servir d’armes de destruction massive contre les Nations, les cultures et les civilisations qui veulent décider de leurs lois et de leur destin. L’homme n’est pas sans la société qui lui confère des droits. Le droit n’est pas au-dessus de la liberté politique et de l’autonomie des peuples.

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2 ) La France refuse la rupture du continent eurasiatique entre l’Ouest, euratlantique, et l’Est, eurasiatique. Elle combat les opérations engagées pour les séparer. Le grand continent va de l’Atlantique au Pacifique. Et les papillons de la Bhagavat Gita ne reconnaissent pas si les guerriers morts et leurs vainqueurs endormis sont Ukrainiens ou Russes. 

Voilà pourquoi la France doit rouvrir une ambassade à Damas comme elle doit approfondir le dialogue avec Tel Aviv et Gaza. Voilà pourquoi elle doit parler à Moscou comme à Delhi, à Pékin comme à Téhéran. Voilà pourquoi la France doit s’investir dans les techniques de la paix, dans le savoir-faire des traités de paix, dans la civilisation du bon voisinage stratégique. La France promeut le savoir européen de la paix, éprouvé depuis tant de siècles, fondé sur la non ingérence, la laïcité, la retenue, et ce constat ; les voisins doivent apprendre à vivre côte à côte. 

3 ) La guerre est éternelle, et elle est au-dessus de tout jugement. La France doit reconnaître la guerre comme un fait politique qui met en jeu la souveraineté des Etats. Mettre la guerre hors la loi ajoute de la confusion au drame, et conduit à une criminalisation de la guerre qui appelle aux guerres d’extermination, pas aux traités de paix. Toute négociation de paix commence par reconnaître que la guerre est un fait politique qui se contrôle, qui se limite, et qui se prévient. 

Le droit de la guerre doit reprendre le « jus bellum europaeum », protéger les civils, interdire les armes bactériologiques, cyber, climatiques et robotiques, et viser des paix durables en accommodant les intérêts rivaux et en créant les conditions du bon voisinage stratégique entre Nations concurrentes. `

La France doit refuser la pénalisation des relations internationales. Pour qui veut un changement de régime en Russie, la pire annonce est l’inculpation de Vladimir Poutine ! Dans ce cadre, la France s’oppose à toute dérive vers la compétence universelle des tribunaux, refuse de déférer au Tribinal Pénal International, et condamne toute ingérence d’institutions supranationales dans les affaires intérieures des Etats.

4 ) La France appelle à revisiter les traités européens. Politique commerciale, politique industrielle, politique financière, politique de défense et de santé… doivent redevenir le choix des citoyens. Le « toujours plus » d’Europe détruit le principe de subsidiarité. L’Union européenne trahit l’Europe quand elle aligne, normalise et banalise pour mieux faciliter la pénétration des capitaux et des multinationales étrangères. Il est grave que la protection de l’environnement en soit le prétexte et que les Verts en soient les complices.

La France doit engager l’Union européenne à développer une stratégie d’indépendance, ce qi signifie qu’elle assure elle-même sa défense. C’est la condition préalable au reflux de l’occupation américaine appelée par Oscar Lafontaine ; fermer Ramstein, mais pas avant que la capacité nucléaire de la France et des armées européennes n’assurent la protection efficace de l’Europe ! 

L’objectif de long terme est simple ; que toute puissance si elle reçoit l’appui de la France et de l’Europe, puisse l’emporter sur toute agression d’une autre puissance. La France et l’Europe doivent devenir la puissance qui fait pencher la balance des forces. 

5 ) La France affirme la priorité de choix démocratiques écologiques, sociaux et culturels sur les intérêts commerciaux et industriels. Comme l’affirmait la déclaration des Nations Unies à Cocoyoc (Mexique, 1974), le droit à un environnement sain, à l’autonomie alimentaire, énergétique, et aussi culturelle, est opposable à la liberté de mouvement des capitaux et aux accords de commerce. 

La France doit proclamer la supériorité des lois nationales sur les accords commerciaux et d’investissement. Elle doit dénoncer les dispositions du World Trade Organization qui imposent le le recours aux tribunaux d’arbitrage et restaurer la liberté de choix démocratique concernant les conditions d’exploitation des entreprises. Elle doit entériner la responsabilité financière et pénale des entreprises, de leurs filiales et participations, comme de leurs dirigeants de droit ou de fait pour les dommages à la santé humaine, à l’environnement et à la démocratie.

La France doit prévenir tout abandon de souveraineté à des organisations internationales non élues, non responsables, non légitimes, comme l’OMS, le TPI ou la CEDH. La France et l’Europe doivent entreprendre de rétablir la démocratie sur la base de la subsidiarité, en luttant contre l’influence des capitaux étrangers dans l’information, l’éducation, la justice et la représentation politique. L’argent des milliardaires ne peut décider de la politique de nos Nations ou de l’éducation de nos enfants. La liberté de religion n’est pas la liberté d’acheter les consciences à coup de milliards. Aucun candidat à une élection ne peut être élu s’il a été dirigeant ou salarié d’une Fondation ou d’une ONG financée depuis l’étranger.

6 ) La France engage un dialogue stratégique renouvelé avec les Etats-Unis. La crise de conscience américaine est profonde. Ceux qui s’en réjouissent devraient réfléchir à ses conséquences, qui peuvent être la guerre mondiale – la folie religieuse qui sévit aux Etats-Unis peut les conduire à risquer la guerre nucléaire, contrairement au principe de Kennedy, en 1962, à l’Académie militaire ; « face à une puissance nucléaire, on ne doit jamais donner à choisir entre une défaite humiliante et l’emploi du nucléaire ». Espérons que le Department Of Defense s’en souvient !

La France s’est longtemps surestimée, comme force, comme autorité, comme emprise. Elle se sous-estime désormais. Les penseurs français de la déconstruction ont façonné le monde « woke », pourquoi d’autres penseurs français ne joueraient-ils pas le même rôle pour le monde d’après ? Et pourquoi le peuple américain, conscient que si sa puissance n’est pas au service de la paix, il perdra et sa puissance, et la paix, serait-il indifférent au savoir européen de la paix ?  La France doit parler aux Etats-Unis. Forte de sa présence sur tous les océans, de son rapport histoire commune, elle doit faire entendre la voix de l’intérêt partagé ; celui de la retenue stratégique, celui de l’intelligence politique, celui de la diversité des civilisations et de la non ingérence. C’était le langage des Pères fondateurs, de Jackson et de Théodore Roosevelt. Ce peut être le langage de l’Amérique retrouvée.

Conclusion

Le trésor de l’humanité est la foisonnante diversité que la liberté des hommes a donnée aux sociétés qu’ils forment. Comme l’a affirmé Claude Levi Strauss, « il n’est pas de civilisation s’il n’est pas de civilisations ». 

Ce trésor est en danger. L’immense appareil de la philosophie occidentale, depuis Descartes et Newton, revendique de libérer l’homme. Nous découvrons qu’elle le sépare de la nature, et d’abord de sa propre nature. Ce faisant, l’illusion de la libération conduit à la plus tragique dépendance; la dépendance à la technique. La technique fait l’histoire que nous ne faisons plus. Le grand défi du siècle sera de renouer avec la nature, et de refaire l’histoire comme liberté. 

La globalisation, qui procède de l’affirmation arbitraire de valeurs universelles par l’Occident, artificialise les relations humaines, elle prépare la guerre, et déclenche la guerre. Le rêve d’un nouvel ordre mondial, qui appelle « anarchie » l’effet de la souveraineté des Nations et de la liberté des peuples, est le rêve d’un Empire mondial, et ne peut que susciter un conflit mondial. La liberté politique qui est la condition humaine l’emportera sur les forces de l’uniformité, qui sont les forces de la décivilisation. L’uniformité qui grandit est l’effet du capitalisme totalitaire, avant de devenir la raison de la plus grande violence, accoucheuse de la séparation vitale. La France doit prévenir la guerre totale, qui serait le résultat incontournable de l’alignement total.`

Les Localistes constatent que nous assistons au retour de la géographie sur l’histoire, et du territoire comme lieu de la liberté politique. Il n’y a pas de démocratie sans terre.

Face à la pression destructrice de l’unité, l’urgence est de promouvoir une écologie des civilisations qui passe par des relations apaisées entre les cultures et par la maîtrise de la technique, et d’abord du numérique et de l’Intelligence Artificielle. L’apaisement entre cultures et civilisations, les petites paix entre rivaux ou adversaires qui permettent à chacun de suivre son destin et de servir ses intérêts légitimes, voilà l’entreprise diplomatique de la France. Respecter la vérité des cultures comme apprivoisement mutuel de l’homme et de son territoire, expression de la liberté politique des sociétés face à leur destin, voilà le projet de civilisation que sa diplomatie, son armée et son gouvernement doivent porter dans le monde. 

Hervé Juvin, fondateur du mouvement « Les Localistes Eveillés ! » 

Pour le Cercle Eleutheria

Au CentreNational des Armées, le 8 juin 2023

Catégories : Géopolitique

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