Une réunion de la Commission « Economie », dite « ECON », se tient le 11 novembre après-midi au Parlement, à Bruxelles. Je n’y participerai pas.
Mon grand-père est mort, tué par un obus allemand, à la bataille de
Fère-Champenoise, en juillet 1915. J’ai toujours la Croix de Guerre qui lui a
été décernée à titre posthume. Dans ma belle famille, deux frères, de 19 et 20
ans, sont morts dans les six premiers mois de la guerre. Et je pourrais
allonger la litanie familiale des noms, des grades et des morts de la Grande
Guerre.
Le 11 novembre célèbre l’armistice conclu après quatre ans de la Première Guerre civile européenne. Cette date marque la victoire de la France et de ses alliés sur l’Allemagne et sa coalition. Les Britanniques, qui portent tous un coquelicot à leur boutonnière, en souvenir des « Flander fields » où tant des leurs sont morts, n’ont pas oublié. Toute la vie s’arrête à midi, pendant une minute, chaque 11 novembre. Je constate que l’Union européenne veut l’oublier, et que les Français se soumettent lâchement à cet oubli de convenance, qui est une trahison de l’histoire.
Ce n’est pas à Bruxelles que je passerai le 11 novembre, mais dans un village français où la cérémonie du monument aux morts rassemblera une poignée de celles et ceux qui n’ont pas tout à fait oublié ce qu’est la France, ou ce qu’elle a été. Ce sont aussi ceux qui savent le mieux ce qu’elle doit devenir. Au parlement européen, je trouverai l’occasion de rappeler l’histoire.
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