L’aimable Yann Wehrling exprimait voici quinze jours devant l’ambassadeur de Chine toutes les bonnes intentions qui animeront la France en janvier, lors de la conférence de Marseille pour la préservation des espaces sauvages, et plus encore lors de la COP15 pour la biodiversité qu’accueillera la Chine un peu plus tard.

Un recul de la démocratie locale

Tout aussi aimable dans ses nouvelles fonctions, Amélie de Montchalin affiche son immense bonne volonté pour aider la France. On ne saurait lui en vouloir. Mais il est permis de poser des questions.

Au Parlement européen, la Commission « INTA » dédiée au commerce international a continué à négocier des traités de libre-échange comme si rien ne s’était passé, et comme si le Covid19 n’était pas la énième épidémie de la globalisation, la peste noire étant à ce jour la plus grave. De même le gouvernement français a poursuivi imperturbablement sa mission ; livrer la France au capital mondialisé, étendre le domaine du marché aux biens communs des Français, la santé, les routes, la vie, et aussi, supprimer toute résistance à l’occupation par l’argent.

Qu’y a-t-il de commun entre la loi « ASAP », le retour des néonicotinoïdes, la vente des données de santé des Français à Microsoft, et le véritable coup de force qu’ont réalisé le Conseil et la Commission européenne au cours de l’été ?

La loi ASAP votée à l’Assemblée donne au préfets qui les jugent urgents toute capacité de faire avancer les projets importants en passant outre les enquêtes publiques, les autorisations préalables et les études d’impact. Bref ; un chèque en blanc et donné aux entreprises auxquelles le préfet décernera un brevet d’urgence. Le plus important n’est pas la corruption que peut susciter un tel passe-droit ; c’est le recul de la démocratie locale qu’il entraîne.

Le scandale des néonicotinoïdes

Le retour des néonicotinoïdes, exigé à grands cri par les producteurs de betteraves, a vu 32 courageux députés de la LREM s’opposer au vote d’une loi pourtant soutenue par le gouvernement, et les réautorisant jusqu’en 2023. Pour ou contre ? Nul ne peut être contre la production en France de betteraves, effectivement aujourd’hui sans alternative aux néonicotinoïdes ; nul ne peut être pour le dramatique effondrement des populations d’abeilles, d’insectes, et la stérilisation des sols. La question est mal posée.

Le syndicat Sud de l’INRAE, dans sa revue, la pose en termes justes. Pourquioi l’INRAE n’a-t-elle pas depuis longtemps cherché et développé des alternatives aux néonicotinoïdes ? Pourquoi aucun programme de recherches à ce sujet ? La vocation de l’INRAE n’est pas de protéger les intérêts des entreprises de l’agrochimie qui lient les agriculteurs en les rendant totalement dépendant de leur alchimie mortifère.

La présence d’arbres et de haies, abritant les prédateurs des ravageurs de la betterave, oiseaux et insectes, est déjà une solution. Certaines plantes, autour des lignes de betteraves éloignent les mêmes ravageurs. Et des produits autres que les néonicotinoïdes ont ou peuvent avoir les mêmes effets sans les inconvénients.

Pourquoi cette impasse dans la recherche agronomique qui conduit les terres du Nord, saturées de chimie, à devenir des terres mortes, et empêche la pratique de la rotation des cultures qui éliminerait les ravageurs spécifiques de la betterave, puisqu’en l’absence de pollinisateurs, seuls l’orge et le froment peuvent y pousser  ? Au moment où le mandat du Président de l’INRAE se renouvelle, il faudra en tenir compte dans l’exigence stratégique à l’égard d’un institut dont la place devrait grandir dans les prochaines années, à mesure que l’agriculture va devenir d’abord et surtout la culture de la vie et du retour de la vie sur les terres de France.

Brader la souveraineté de la France

Le choix de Microsoft pour gérer les données santé des Français pose un autre problème, ou bien le même. Là encore, une multinationale est présente. Là encore, comme dans le choix de Blackrock pour conseiller la Commission européenne en matière d’investissements verts – autant confier aux imams l’enseignement de la laïcité ! – l’expertise publique est mise de côté, seules les multinationales faisant foi. Et pas question d’une solution nationale, ceux qui ont organisé la ruine du projet de cloud français voici quelques années, malgré l’engagement de la CDC et de quelques autres, se frottent les mains ; les usuriers ont réussi leur coup ! Belle performance, et noble choix, pour qui sait que la Fondation Bill et Melinda Gates fait l’objet de six plaintes pour crimes contre l’humanité, en raison notamment de ses agissements en Afrique.

Belle perspective, au moment où les pressions américaines s’accentuent pour obtenir le démantèlement du National Health System britannique – à quand les enchères pour privatiser la Sécu  et l’APHP ? Les banques d’affaires se réjouissent déjà du festin ! Bel arbitrage, au moment où le commissaire Thierry Breton s’agite avec sa Commission pour faire croire à la possibilité d’une souveraineté numérique européenne et justifier des milliards d’investissement dans la recherche et les brevets– vendus à quel prix aux GAFAM américaines le moment venu ?

Le pillage légal de ce qui fut le centre de recherche d’Alcatel à Lannion à la faveur du rachat d’Alcatel par Nokia puis de la fermeture du site laisse peu d’illusions. L’argent de l’étranger est là qui corrompt, qui achète et qui pille. Et son premier agent est ce qui se nomme le gouvernement de la France.

Nokia prend le contrôle d’Alcatel-Lucent

Le coup de force réalisé par le Conseil européen et la Commission au cours de l’été, bien préparé par l’Eurogroupe, n’a pas d’autre logique. Elle s’exprime toute entière dans l’invraisemblable décision de la Commission ; négocier seule avec les « big Pharma », sans consultation, sans traduction et sans débat, un accord sur le futur vaccin contre le COVID 19 auquel, dans leurs rêves, les exploitants de l’Europe voudraient soumettre tous les Européens !

La résistance s’organise. Et la répression aussi. En Europe, en Allemagne notamment. Et en France. La revue de protection de la faune sauvage, Goupil, liée à l’association de Protection des Animaux Sauvages, en publie force témoignages. L’association France nature Environnement, des associations anti-éoliennes, anti-5G, etc., à leur tour s’en font l’écho. Des militants écologistes voient leur domicile perquisitionnés, sans qu’aucune charge, ni aucun acte ne justifie ces actions d’intimidation.

Des dirigeants d’associations se voient sommés de livrer les noms de leurs contacts, de justifier les réunions publiques qu’ils organisent, voire sont menacés s’ils persistent à les organiser. Une organisation comme « Déméter », à juste titre créée pour lutter contre les vols de machines agricoles, les atteintes au bétail ou aux récoltes, voire les agressions contre les élevages ou les boucheries, est détournée de sa mission et devient une machine d’intimidation au service d’un modèle d’agro-industrie à bout de souffle, et d’industriels du vivant dont certains figureront demain parmi les entreprises criminelles, au même titre que les cigarettiers de jadis. Et n’oublions pas cet agriculteur  »bio », victime d’une tentative d’empoisonnement au glyphosate au cours de l’été, dont les auteurs ne semblent pas plus activement recherchés que ceux qui avaient saccagé le bureau de la Ministre Dominique Voynet – autres temps, mêmes mœurs.

J’avais rappelé dans ce blog les forts propos du préfet Maurice Grimaud en 1968, à propos des actes de brutalité commis par certains policiers contre les Gilets Jaunes alors qu’ils étaient à terre et immobilisés. La vague de délation qui accompagne la pandémie de COVID19 est l’occasion de le rappeler. L’esprit de Vichy n’est pas mort en France. Les agents de l’étranger sont partout. Et en France comme ailleurs en Europe, les policiers, les gendarmes, qui se font les complices de l’occupation de la France par les sorciers du vivant, par ceux qui entendent créer le surhomme transhumaniste, ou par une Union et un gouvernement qui bradent la France, ses terres, ses côtes, la santé de ses citoyens, et bientôt la vie elle-même à leurs exploitants, doivent s’interroger sur leur devoir de Français, et sur la responsabilité dont tôt ou tard ils répondront devant l’histoire.

Hervé Juvin


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