Les bonnes raisons de s’opposer au droit à l’immigration qu’institue le droit à la mobilité individuelle sont multiples. Il faut s’en saisir et les utiliser comme des armes pour construire un ordre du monde qui remplace le désordre actuel. Pas pour nous ; pour tous. Car l’immigration est une somme de malheurs dont les migrants font les frais autant que les populations dites d’accueil qui subissent leur arrivée – et dont les bénéfices sont tout entier pour un capitalisme global qui ne connaît ni les uns ni les autres.
1 — « Un million de migrants, c’est un million d’individus »
L’individualisme rend fous ceux qu’il veut détruire ! Quel mépris de l’histoire, des cultures et des religions qu’une telle affirmation ! Ceux qui viennent ne sont pas des individus de droit, fiction juridique qui naît sur les rives du nord de la Méditerranée ! Ils viennent comme Afghans, comme Kurdes, comme Maliens, comme Soudanais. Ils viennent comme musulmans, comme chrétiens orthodoxes, comme Coptes. Et avec eux, selon leur nombre, la force de leurs convictions ou de leurs combats, c’est un peu d’Afghanistan, d’Irak, de Mali ou de Soudan qui s’installe avec eux.
Des langues, des cultures, des modes de vie, qui peuvent se dissoudre dans le bain européen quand leurs porteurs sont peu nombreux, qui peuvent au contraire s’imposer sur le territoire européen quand leurs porteurs se regroupent en communautés soudées et homogènes. Le nombre compte. Et dix, cinquante, cent migrants sont autant d’individus ; un million de migrants méritent un autre nom, et appellent d’autres moyens.
2 — « Tous les hommes aspirent à devenir comme nous ! »
La « fin de l’histoire » s’est fracassée avec les avions rentrant dans les tours de Manhattan, mais le mensonge proféré par Tony Blair est un refrain qui dure. Ici encore, quel mépris pour ces civilisations, pour ces sociétés qui vivent avec d’autres règles que les nôtres, d’autres modèles que les nôtres, qui s’en trouvent bien, et qui n’en vont point changer ! Et quel réductionnisme que cette affirmation ; s’ils trouvent le gîte et le couvert, ils deviendront comme nous ! La grande surprise du XXIe siècle, c’est que ces Chinois qui mangent à leur faim, ces Hindous qui maîtrisent l’informatique, et ces milliards qui ont accès à Internet, demeurent chinois, demeurent Hindous, demeurent des Autres, bien dans leurs mœurs, bien dans leurs lois, bien dans leur foi, et qu’ils ne vont pas devenir comme nous, même s’ils entendent tirer tout le parti qu’ils peuvent de notre incurable naïveté et du grand mensonge universaliste. Et pourquoi ne pas dire comme eux que nous sommes bien décidés à rester Français, Italiens ou Autrichiens, et que nos différences elles aussi méritent de demeurer ?
3 — « Tous les hommes sont les mêmes »
Rien ne peut mieux nier la culture, cet effet du génie et de la liberté humaine confrontée à la singularité des territoires, des climats, et des histoires des sociétés des hommes. Les dauphins parlent le dauphin, les hommes ne parlent pas l’humain. Le propre de l’homme, animal politique, c’est la diversité des formes que l’exercice de sa liberté, à travers la culture, donne à ses modes de vie. Les ethnologues s’en sont émerveillés ; dans les mêmes conditions écologiques, deux sociétés humaines vont développer des institutions, des mœurs et des lois différentes. La nature rapproche des hommes que leur culture distingue. Une fois encore, sous couvert d’idéal, c’est à un abaissement général de la personne humaine que l’idéologie immigrationniste se livre.
Et c’est à une attaque contre la civilisation elle-même, puisque, selon le mot de Claude Lévi Strauss, « il n’est pas de civilisation s’il n’est des civilisations ». Si tous les hommes sont les mêmes, culture et civilisation sont de vains mots, qui font entre les sociétés humaines les différences, les écarts et les séparations que la nature ne fait pas. Et si tous poursuivent les mêmes désirs, c’en sera bientôt fini de l’expérience humaine ; pour que 8 milliards d’êtres humains accèdent au modèle de vie qu’impose le soft power américain et tous les zélés du développement forcé, quatre ou cinq planètes ne suffiraient pas !
4 — « L’aide aux migrants est un sujet humanitaire »
L’immigration est devenue l’une des premières activités criminelles au sud et à l’est de la Méditerranée. Son chiffre d’affaires ne cède qu’au trafic de drogue. Le crime organisé a compris le parti qu’il pouvait tirer des offres d’assistance inconditionnelle libéralement offertes par l’Europe, et accessibles à tous par Internet, et de l’assistance opérationnelle qu’offraient à ses services de passage à travers la Méditerranée le sauvetage assuré par les bateaux des ONG, puis par Frontex. Le message de l’Union européenne n’est pas ; « on ne passe pas ! », c’est ; « venez, on vous fournira le passage ! » L’Union européenne se rend coupable de prêter la main au trafic des esclaves, à a fois parce qu’elle fournit de la main-d’œuvre bon marché, inorganisée, aux exploitants européens, et parce qu’elle détruit peu à peu les mutualités entre citoyens à l’intérieur de chaque Nation — elle fait exploser des systèmes sociaux qui ne survivent que s’ils demeurent des systèmes fermés. La fermeté à l’origine aurait été la véritable réponse humanitaire à une pression que les passeurs et les trafiquants d’hommes ne savent que trop bien exploiter.
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1 commentaire
Piardon Jean-Pierre · 28 avril 2019 à 9 h 34 min
3 points:
– la culture de base : lors des immigrations passées, le dimanche suivant son arrivée, le migrant était à nos côtés à l’Eglise… on ne le dit pas, bien évidemment.
– confrontés aux migrants qui ont connu la faim, la soif, la souffrance, le dénuement total et ont flirté avec la mort, nos bien-pensants sont psychiquement écrasés, démunis, perdus d’avance.
– cet article est pour moi, complet, remarquablement bien construit.