Le 16 et le 17 juillet, j’interviens pour la première fois en session plénière du Parlement européen afin d’interroger Madame Federica Mogherini
Quand l’UE veut lutter contre les ingérences
Le mardi 16 juillet, en séance de nuit (22 h 15), j’interpelle la Haute représentante, Madame Mogherini, sur la situation dans le golfe persique.
Quels sont les moyens par lesquels l’Union européenne lutte contre les ingérences iraniennes dans les affaires intérieures des États voisins, contre la déstabilisation régionale opérée par l’Iran ? Mais aussi, après le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien, dit « JCPOA », et la volonté américaine d’imposer des sanctions à toute entreprise continuant à commercer avec l’Iran, comment l’Union assure-t-elle la protection des entreprises européennes face aux décisions unilatérales de Washington et à l’extraterritorialité du droit américain ?
La Haute représentante choisit de me répondre précisément, ce que j’apprécie. Malgré les craintes diffusées à ce sujet, il est possible de s’exprimer, et d’être entendu.
Le mercredi 17 juillet en revanche, alors que le questeur a accepté que j’intervienne en procédure « catch the eyes », c’est-à-dire en orateur non inscrit après un débat public en séance plénière, le Président me refuse la parole parce que je me serais inscrit trop tard, au moment où le débat se terminait. Je ne donnerai plus de prétextes de procédure pour qu’on me refuse la parole, c’est décidé !
L’UE continue ses ingérences
Je dis ma surprise devant l’outrecuidance des parlementaires qui menacent, dénoncent, voire ordonnent, à Vladimir poutine, Donal Trump ou Xi Jin Ping. Pour qui se prennent-ils ? Et sont-ils si imbus d’une supériorité des valeurs européennes qui recycle un vieux fond raciste, qu’ils pensent que jamais, Américains, Russes ou Chinois, ne viendront à leur tour s’ingérer dans les affaires intérieures des pays européens ? En se mêlant des affaires de tous et de tout, en s’ingérant dans les affaires intérieures des États, ils rendent légitimes les ingérences extérieures dans les affaires des États européens. Le principe de non-ingérence est seul porteur de paix et de bonne entente entre les Nations.
La déception sur Clean AIr
Je dis aussi ma déception devant un débat sur la pureté de l’air (« Clean Air », séance plénière du 17 juillet) qui n’a presque jamais évoqué un sujet tout aussi important que celui des émissions, celui de la capture et du stockage du CO2 et des polluants. Des terres vivantes, un couvert végétal dense, des forêts entretenues et des zones humides jouent ce rôle ; et de même que les industriels et agriculteurs qui dégagent du CO2 devraient le payer, sans doute plus de 100 euros la tonne, de même serait-il pertinent de rémunérer ceux qui, en respectant la nature, captent et retiennent le CO2. Pourquoi ne pas faire de cette activité un élément de la rémunération des propriétaires exploitants des terres agricoles et des forêts ?
Payer l’air ; c’était une fiction, c’est une réalité. Elle est injuste aujourd’hui, parce qu’elle pèse sur beaucoup des plus démunis ; la rendre juste, c’est obliger les urbains à financer l’entretien de la biodiversité et du couvert végétal par les ruraux. Elle est vécue sur le mode punitif, parce qu’elle se présente seulement comme prix à payer ; la rendre souhaitable et acceptable, c’est rémunérer ceux qui contribuent au captage et stockage du carbone, en leur distribuant une partie au moins des produits de la taxe carbone.
Décidément, le Parlement européen offre des moyens significatifs à qui veut s’en servir. Je n’oublierai pas de les employer au service du débat public, chaque fois que je le jugerai utile.
Ma première semaine au Parlement européen.
1 commentaire
Jean Laverdet · 2 août 2019 à 11 h 17 min
Payer l ‘air deviendra une constante de la gestion territoriale du siècle prochain . Mon grand père vauclusien , disait en riant( et en provençal) « ils payent l’eau à paris « ! ce qui lui semblait extravagant .
Tout ce débat oublie – volontairement l’élément déterminant – le nombre des hommes . qui osera en parler ?